La raison et le réelLa véritéThéorie et expérienceLa démonstrationL'interprétation
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« Une pensée est aussi réelle qu’un boulet de canon. »Joubert, Carnets, posthume, 1838.

Que la pensée soit une opinion que je défende avec passion, ou une hypothèse scientifique dont je teste la pertinence en laboratoire, cette pensée va conditionner ma perception du réel. Elle peut me posséder dans la fièvre du fanatisme, ou c’est moi qui la domine pour évaluer froidement sa capacité d’élucidation d’un problème. Vraie ou fausse, cette pensée impactera mes comportements ou mes recherches.

La puissance de l’intellect est très sensible dans la dialectique expérience/théorie initiée par les sciences de la nature. De nombreux objets physiques ont été des objets de pensée avant que leur réalité ne soit confirmée par l’observation (par ex la planète Neptune). Nous admettrons ici qu’une observation ou expérimentation selon un protocole strict mérite le nom de « démonstration » (pris au sens large). Les sciences de l’homme (psychologie, histoire, sociologie…) ont un statut plus délicat, tant la part de l’interprétation est prévalente. Mais l’horizon d’impartialité qu’impose la science minimise (sans les annuler) les risques d’égarements subjectifs ou idéologiques. Le cours de philosophie interroge ici ce qui fait de la science la pointe incandescente d’un savoir en progrès. Il faut insister sur son caractère communautaire et dialogique (dia logos, raison partagée). S’est créé avec les siècles un réseau d’universités, laboratoires et instituts de recherche au service de la science fondamentale. A la fois concurrents et solidaires ils collaborent en démultipliant ainsi leur efficacité heuristique (propice aux découvertes).

« La science est le tronc d’un baobab qu’une seule personne ne peut embrasser. » Proverbe bambara, Mali.